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Factures d’énergie qui grimpent, stockage qui explose, abonnements cloud sous-utilisés… Vous avez le sentiment que le numérique est devenu un poste de dépenses invisibles, mais bien réelles, pour votre TPE/PME?
Bonne nouvelle,pas besoin de tout changer pour agir ! En optimisant ce que vous avez déjà avec quelques bonnes pratiques numériques, vous pouvez significativement diminuer votre consommation énergétique.
À la clé : des économies financières immédiates et une image renforcée auprès de vos clients, candidats et partenaires.
Pour illustrer ce parcours, suivons l'exemple de Safia, fondatrice d'un atelier textile qui, en quelques semaines, a transformé ses habitudes numériques pour le plus grand bien de son empreinte carbone et de son porte-monnaie.
L’entrepreneur du mois
Prénom : Safia
Activité : Atelier textile & e-shop (création, retouches, ventes en ligne)
Année de création : 2019
Effectif : 11 collaborateurs.
Bien que l’activité de Safia tourne correctement depuis son lancement, l’inflation (énergie, matières premières, transport) a grignoté les marges de Safia. Elle a déjà resserré les coûts visibles : renégociation de contrats, achats optimisés, logistique ajustée, déplacements rationalisés…
Ne sachant plus sur quel poste optimiser ses économies, elle a sollicité l’aide de son Expert-comptable pour trouver de nouvelles solutions.
Ce dernier lui a préconisé de faire une analyse de sa gestion numérique.
Safia va alors explorer les axes suivants : paramètres des postes, consommation en veille, hygiène des données, poids des médias, et facture cloud.
L’objectif : des gains rapides, mesurables en euros, avec un bonus environnemental clair et valorisable dans sa communication.
1) Maîtriser la consommation « fantôme » des équipements.
Le saviez-vous ? Mais la consommation en veille et les appareils laissés allumés hors horaires de présence est plus importante qu’on ne le pense :
l’ADEME estime que remplacer les modes veilles par des extinctions totales peut représenter jusqu’à 15 % d’économie sur la facture d’électricité.
Comment agir facilement sur ce levier ?
De bonnes pratiques rapides et concrètes existent :
1) Paramétrer l’éco-énergie
Mettre en place la veille automatique à 15 min d’inactivité, et l’extinction d’écran à 5 min. permettrait de générer un gain moyen d’une heure par jour d’inactivité “écran allumé”.
2) Programmer l’extinction le soir
L’arrêt automatique des postes de consommation comme les machines, les écrans, les boxes internet à 20 h par exemple, promet une évolution favorable de vos factures d’énergie.
Pour cela, il est possible d’instaurer une routine de fermeture (une personne fait le “tour” chaque soir avec une mini check-list : PC, écrans, imprimantes, box tournés sur OFF).
Ou bien pour limiter le risque d’erreur ou d’oubli, il est envisageable d’automatiser le processus avec l’installation de prises programmables ou connectées qui coupent l’alimentation la nuit et le week-end, complétées par des multiprises à interrupteur sous les bureaux.
3) Réduire la puissance inutile en journée
Baisser la luminosité par défaut (60 à 70 %) de vos écrans, et mettre les appareils énergivores comme les imprimantes en repos profond après 5–10 min représente un eco-geste numérique notable.
Safia a déployé toutes les bonnes pratiques dans son atelier : veille/hibernation sur les postes, extinction automatique à 20h05, multiprises à interrupteur sous les bureaux, prises programmables pour la box et l’imprimante, luminosité réduite et repos profond côté périphériques.
Sur le suivi en ligne de son fournisseur d’énergie, la courbe de consommation hors horaires décroche nettement : en un mois, la baisse est déjà visible et continue.
Son Expert-comptable en profite pour estimer l’économie annuelle et noter le ROI du petit matériel installé.
2) Hygiène des données : trier, retenir, archiver (moins de Go = moins d’euros sur vos factures)

Et si 20 à 30 % de vos fichiers ne servaient plus à rien ?
Plus on garde, plus on paie (stockage, sauvegardes, temps perdu).
Bonne nouvelle : en 1 à 2 heures, on peut déjà faire un gros ménage utile.
3) Emails plus sobres : boîte légère, échanges plus fluides
Les emails sont une source de consommation d’énergies souvent trop ignorée. Nous utilisons tous une ou plusieurs boîtes emails à des fins professionnelles et personnelles pour communiquer, envoyer des fichiers, partager des infos.
Les pièces jointes, les newsletters et les “répondre à tous” gonflent le stockage et la facture d’énergie.
À l’échelle d’une personne, une année d’e-mails sans se soucier de l’impact écologique (environ 20/jour dont 2 avec pièce jointe) pèse autour de 24 kg CO₂e, soit l’équivalent d’une ampoule de 60 W allumée 2 à 3 semaines en continu, juste pour les mails.
Dans une TPE de 10 personnes, envoyer 3 mails/jour avec une PJ de 5 Mo à 5 collègues fait gonfler la boîte de l’équipe d’environ 15 Go par mois… juste en pièces jointes. Un simple lien de partage à la place = quasi 0 Go ajouté.
Adopter des gestes simples permet donc d’alléger sa consommation énergétique :
Dans l’atelier textile de Safia, chaque collaborateur s’est fixé une routine : suppression automatique des newsletters non lues, partage systématique de documents via Drive, et limitation du “répondre à tous”.
En trois mois, l’espace de stockage de l’entreprise a été divisé par deux, tout en gagnant en efficacité dans les échanges.
4) Cloud plus vert & sauvegardes futées : payer le juste niveau
Et si votre cloud gardait “au chaud” des dossiers qui dorment ? Un même fichier coûte beaucoup moins cher en archive qu’en actif. Bonne nouvelle : on peut basculer proprement sans changer d’outil.
Safia a suivi les conseil de son Expert-comptable et a créé deux dossier dans son cloud, Actif (0–12 mois) et Archive (+12 mois), déplacé en bloc les dossiers antérieurs à 2024, mis l’Archive en Lecture seule, et remplacé les PJ par des liens de partage.
Elle a aussi lancé une sauvegarde hebdomadaire automatique en début de mois.
Sur la facture suivante, la ligne “cloud” baisse déjà, et l’équipe retrouve plus vite les bons fichiers.
5) S’inspirer du programme Alt Impact : un cadre national pour la sobriété numérique
Alt Impact, est un programme piloté par l’ADEME (Agence de la transition écologique) avec des partenaires publics, il offre un cap clair et des ressources prêtes à l’emploi pour sensibiliser les équipes, mesurer les résultats et passer à l’action.
Ce que propose Alt Impact
En s’inspirant des propositions de Alt Impact, il est possible d’envisager des solutions simples à mettre en place dans un environnement professionnel.
1- Réunir l’équipe pendant trente minutes. Choisir cinq gestes immédiats : extinction automatique des postes, utilisation d’un lien au lieu de la pièce jointe, tri hebdomadaire des dossiers, passage en archive des fichiers inactifs depuis plus de douze mois, qualité vidéo réglée en 720p pour les réunions en ligne.
2- Suivre quatre indicateurs sur une page. Les kilowattheures consommés en dehors des horaires d’ouverture, le volume de données actives, la part de données archivées et le coût mensuel du service d’informatique en nuage.
3- Fixer trois priorités pour le mois. Une action sur l’énergie, une action sur le stockage et une action sur le cloud.
4- Capitaliser. Chaque mois, lire une ressource courte issue d’Alt Impact et vérifier l’existence d’une aide ou d’un petit financement compatible avec vos besoins.
Un tableur partagé pour noter les quatre indicateurs, un rappel mensuel de quinze minutes dans l’agenda, et les fiches pratiques de l’Agence de la transition écologique dans la rubrique “numérique responsable”.
Cela suffit pour cadrer la démarche et la faire vivre.
L’Expert-comptable met des montants en face de chaque indicateur, intègre les résultats au rapport de responsabilité sociétale de l’entreprise et oriente vers les dispositifs d’aide pertinents, qu’il s’agisse de réparation, de mise à niveau du matériel ou de formation.
Avec son Expert-comptable, Safia a rempli une fiche unique rassemblant ses quatre indicateurs, défini trois priorités pour le mois, puis calé un court rituel de suivi.
Elle a aussi décidé de prolonger la vie de plusieurs ordinateurs grâce à la maintenance et à une mise à niveau de la mémoire et du stockage.
En trois mois, la consommation électrique en dehors des horaires a diminué, la part des données archivées a progressé, la facture du nuage a baissé et elle dispose d’éléments simples et crédibles pour valoriser sa progression auprès de ses clients.
Du tri des priorités aux modules très concrets, en passant par les aides qui financent, on prépare une méthode clé en main pour faire monter vos équipes en compétences… et faire décoller vos résultats.
Ce sujet vous intéresse et vous souhaitez en avoir plus, prenez un rendez vous avec votre Expert-comptable
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